Rizzi, Rio, Philipson, une faim de Lyon
La wild card accordée par les organisateurs a pleinement rempli son contrat en remportant avec autorité et talent la troisième Grande Finale PPF. Le prodige italien ajoute déjà sa seconde étoile à son palmarès.
Le boulodrome de Dardilly avait revêtu ses habits de lumière pour cette Grande Finale du circuit Passion Pétanque Française. Sur les terres de la boule lyonnaise, la pétanque a trouvé sur la métropole du Grand Lyon un cadre de jeu exceptionnel, rendu possible grâce au formidable travail des équipes de Média Sport Promotion et de PPF qui ont remué des tonnes de graviers pour aménager ce formidable équipement en terrain sélectif, digne de la notoriété de La Grande Finale PPF.
Avec un plateau royal (Rocher, Quintais, Suchaud, Fazzino, Lacroix, Foyot…) rarement égalé, une pluie de titres internationaux et nationaux tombée du ciel, la troisième Grande Finale ne pouvait que consacrer un trio étoilé. Au terme de trois jours de compétition intense, Diego Rizzi, Kevin Philipson et Robin Rio ont soulevé avec fierté et honneur le trophée François-Xavier Mora – du nom du père du fondateur de la marque KTK – lors d’un tour d’honneur salué par un public sous le charme des vainqueurs. Après avoir gentiment fessé en demi-finale Madagascar (13-0) en rendant une copie sans la moindre fausse note, l’équipe franco-italienne a imposé son rythme sans jamais laisser la moindre ouverture à Christian Fazzino, Jean-Philippe Chioni et Antoine Cano. L’expérience indélébile du joueur du siècle n’a pas suffi pour retourner la situation. Milieu puis tireur de tête, le Montluçonnais a usé toutes les stratégies sans jamais trouver la faille à l’exception de la 6e mène (échec sur la dernière boule tir qui aurait pu leur donner un petit matelas d’avance, ndlr), et ce malgré un excellent « Tchato » Cano dans le rôle du bombardier. Il aurait certainement fallu que Chioni soit plus constant au point pour enrayer la double lame Philipson-Rizzi. Empilant les carreaux, l’ex-champion de France de l’individuel et le champion d’Europe 2015 du tir de précision ont assommé leurs adversaires et soulevé l’admiration. Parfaitement épaulé tactiquement par le Dracénois Robin Rio, régulier comme un horloger suisse au point, Philipson et Rizzi ont trouvé un capitaine de route exemplaire qui les a mis dans un confort absolu. Si l’Ardennais signe un coup de maître pour sa première participation à La Grande Finale, si Rio a franchi la dernière marche avec bonheur après une demi-finale perdue en 2015, le numéro un italien Diego Rizzi a ajouté une seconde étoile sur son palmarès. « C’est une belle récompense collective, dit-il. On est monté en puissance au fil de la compétition après deux jours plus compliqués (l’équipe a dû passer par les barrages au 1er et en quarts de finale). » Après deux finales perdues et une demi-finale en 2015, Christian Fazzino devra encore attendre pour inscrire son nom sur le marbre du PPF. « C’est comme ça, on essayera de revenir plus fort », conclut-il, le visage marqué par la déception.
Il n’est pas le seul à chercher la gloire dans la seule compétition nationale qui réunit les 48 meilleurs joueurs de la saison après avoir ferraillé pendant près de 7 mois lors des étapes qualificatives pour décrocher le précieux sésame. Les grands favoris de la compétition, Henri Lacroix, Dylan Rocher et Stéphane Robineau sont tombés de leur trône doré en demie contre Fazzino (13-0) après avoir survolé le 1er tour et les quarts de finale. Pire, les tenants du titre, Philippe Quintais et Emmanuel Lucien, qui retrouvaient Philippe Suchaud (le champion du monde en titre avait renoncé l’an dernier en raison d’une péritonite) n’ont pas pu s’extraire des poules, battus à deux reprises par Sarrio et Fazzino. « Cela prouve que le niveau de la compétition est relevée et que chaque partie est une nouvelle bataille à mener. Personne n’est à l’abri d’une défaillance », a noté Pascal Mari, le co-président du PPF.
Côté féminin, la seconde Grande Finale a tenu toutes ses promesses et a consacré Cindy Peyrot, Alison Rodriguez et Florence Schopp. Battues en finale en janvier 2015 à Draguignan, la triplette panachée (JCC/Gourdon) a survolé le tournoi en proposant un niveau de jeu d’une classe supérieure à toutes les autres équipes. Après avoir poliment écarté la meilleures nation au monde (l’Espagne, championne du monde 2015 et championne d’Europe en titre) avec des ses rangs Yolanda Matarranz (également sacrée sur le toit du monde en individuel), les deux championnes d’Europe espoirs, encadrées par l’expérimentée Schopp, ont logiquement dominé en finale (13-2) Fabienne Chapus, Audrey Martinez et la prometteuse Léa Escoda (16 ans), qui avaient le matin signé l’exploit du week-end en éliminant en demi-finale les vice-championnes du monde 2013 et lauréates de la Grande Finale 2015, Angélique Colombet (ex-Papon), Audrey Bandiera et Ludivine d’Isidoro. « Ce succès vient conclure une année 2015 exceptionnelle, a expliqué Peyrot, au bras magique et souvent douloureux pour ses rivales.
Le temps d’un long week-end dans le Rhône, Passion Pétanque Française a prouvé que la pétanque pouvait franchir encore un cap sur le plan sportif et surtout sur le plan économique. Avec deux tournois exhibitions réservés aux partenaires, la présence du secrétaire d’Etat aux sports, Thierry Braillard, et de Michel Desbois, vice-président de la FFPJP, PPF devient une vitrine incontournable. Pas étonnant que la Fédération Française de Pétanque et Jeu Provençal ait accordé un agrément de 3 ans à PPF. Vivement 2017…
TIR DE PRECISION : Sarrio et Peyrot vainqueurs
En marge, le concours de tir de précision a été remporté par Christophe Sarrio et Cindy Peyrot chez les féminines. L’Auvergnate réalise ainsi le doublé, comme Rizzi en 2014. Sarrio a battu en finale le Malgache Tiana Laurens Razanadrakoto tandis que l’Internationale tricolore a dû batailler pour s’imposer contre Léa Escoda. Numéro un des qualifications avec 46 pts, Dylan Rocher a buté en demie sur Razanadrakoto (47-44).